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Campagne du Soldat François PETIGNAUD

298éme Régiment d'Infanterie

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François PETIGNAUD est appelé le 15 novembre 1900 et gagne le 50ème Régiment d'Infanterie basé à Périgueux caserne Bugeaud.

Il est mis en congé le 23 septembre 1903. Un certificat de bonne conduite lui est accordé.

Il fait deux périodes au 63ème Régiment d'Infanterie, la première du 20 août au 16 septembre 1906, la seconde du 20 septembre au 6 octobre 1908.

Il est rappelé le 1er août 1914 et gagne le 89ème Régiment d'Infanterie Territorial le 6 août 1914.




Le 89ème Régiment d'Infanterie Territorial est embarqué en chemin de fer vers Paris le 10 août 1914.

Du 14 août au 8 octobre 1914, il stationne dans la région de versailles pour organiser la défensive du secteur sud-ouest du camp retranché de paris et pour suivre une instruction.

Le 8 octobre il est embarqué par Chemin de Fer en direction de Cherbourg. De Cherbourg il embarque en direction de dunkerque.

Le 11 octobre il est transporté par voie ferrée à Caestre et occupe la région du Mont des Cats. Le 13 octobre il fait un mouvement vers Poperingue puis organise une position sur Reningelst, entre le Mont des Cats et Vlamertingue.

Le 17 octobre le Régiment gagne Noordschote. Il occupe en relation avec l'armée belge la région du canal vers Zuydschote et combat le 21 octobre 1914 à Noordschote.

Le 23 octobre, le Régiment occupe et défend le canal de l'Yser entre entre le pont de Knocke et Saint jacques Cappelle. le 2 novembre 1914, engagé dans la bataille d'Ypres, il combat à l'est du pont de Knocke.

Le 24 octobre, la situation du régiment est sans changement, les bataillons sont soumis à des feux intermittents d'infanterie et d'artillerie qui occasionnent des pertes sérieuses.

Le 26 au soir, le 1er bataillon se porte dans les tranchées de première ligne à l'est de Fresemberg, le 2ème bataillon est envoyé sur la route de Langemarck à Zonnebeke pour y construire des tranchées. Les deux bataillons exécutent de jour et de nuit des travaux d'organisation rendus pénibles par le mauvais temps continuel, les rafales fréquentes d'artillerie et les feux d'infanterie, ils subissent des pertes sensibles. Le 3ème bataillon occupe toujours les tranchées du canal de l'Yser, en bordure de la route de Lizerne- à Nordschoote, et, quoique soumis à des feux d'artillerie incessants, n'en continue pas moins, malgré des circonstances atmosphériques défavorables, à exécuter de dures et multiples corvées : enterrer les morts, transporter des munitions aux avant-postes, construire des passerelles et améliorer les tranchées.

La situation des trois bataillons qui,chaque jour, subissent des pertes, reste inchangée jusqu'au 7 novembre 1914.

Le 8 novembre, deux bataillons, envoyés .à Zillebeke pour exécuter des travaux de première ligne. Le 10 novembre, le 3ème bataillon, avec sa section de mitrailleuses, est toujours dans les tranchées de deuxième ligne. Les hommes se trouvent directement en contact avec l'ennemi qui a pu parvenir jusqu'à 100 mètres environ de notre deuxième ligne et qui dirige un feu très vif de mitrailleuses et de mousqueterie sur nos positions, également soumises à un violent bombardement.

Le 11 novembre, les hommes quittent leurs,tranchées et se portent sans hésitation, par bonds, sur la position assignée, parcourant ainsi une distance de 300 à 400 mètres en terrain découvert, sous un barrage violent d'artillerie. Le 12 novembre, le poste de secours de ce bataillon est bouleversé par l'artillerie.

Le 14 novembre, les 1er et 2ème bataillons sont relevés et se portent à Dickebusch. La marche des unités, qui furent soumises au feu de l'ennemi pendant la majeure partie du trajet, fut très pénible et coûta des pertes. Le 17 novembre, le 3ème bataillon et l'état-major sont relevés et se portent à Loo, où les deux autres bataillons les rejoignent.



Période du 18 novembre au 18 avril 1915.


Le 18 novembre, le régiment est disposé de la façon suivante : un bataillon reprend les tranchées de première ligne, le long de l'Yser, à l'est de Oudecapelle et Vieucapelle, un bataillon en deuxième ligne, dans la région Hazewind-Kousbaurn et un bataillon en troisième ligne à Loo. Les trois bataillons alterneront tous les quatre jours sur les différentes positions de combat qui sont confiées au régiment.





François PETIGNAUD passe au 97ème Régiment d'Infanterie Territorial le 7 janvier 1915.



le 97ème R.I.T. était mis à la disposition de la 24ème D. I. Avant de pouvoir prendre seul une part active à la bataille il devait être initié aux procédés nouveaux de la guerre et familiarisé à la vie des tranchées. C'est dans ce double but qu'il fut appelé à doubler d'abord, puis bientôt à remplacer en partie les régiments actifs qui occupaient le secteur des Marquises, de Prunay au nord de Thuisy.

Dès ses débuts le 97ème fut à dure école, il s'agissait donc, non seulement de défendre le terrain mais encore de l'organiser sous les balles et les obus. Toutes les unités que laissait disponibles le service de garde s'employèrent activement à la création de boyaux et d'abris, à l'aménagement des tranchées de combat, à la pose des réseaux en avant des lignes.

Jamais mission ne fut accomplie avec plus de conscience et de zèle, aussi, pendant cette courte période du 17 octobre 1914 au 4 février 1915, les pertes du 97e furent-elles sensibles.

Après ce dur hiver le Régiment était relevé le 4 février 1915 et allait occuper immédiatement le secteur de Prosne les circonstances n'avaient pas permis de lui accorder un repos cependant mérité.

Le secteur (sous-secteurs H et G) lui est d'abord confié en entier. Là, comme aux Marquises, tout est à créer. Le 97ème y travaille sans relâche et le sous-secteur H, dans lequel ses trois bataillons ont été groupés depuis le 8 mai, peut être bientôt cité comme un modèle d'organisation et d'aménagement.

Cependant les patrouilles ennemies deviennent agressives. La vigilance du 97ème leur interdit d'aborder nos lignes, l'une d'elles, en s'enfuyant, laisse des armes entre nos mains. Grâce à l'expérience qu'il a su rapidement acquérir le Régiment évite les pertes inutiles et pendant ce second séjour aux tranchées il a peu de tués ou de blessés graves.



La Meuse (région de Saint Mihiel) - du 10 juin au 31 août 1915.


Le 9 juin le 97ème était mis à la disposition de la 1ère Armée. Le lendemain il quittait le front de Champagne et quatre trains l'emportaient de Mourmelon-le-Petit à Verdun. Il doit gagner par étape la région de Saint-Mihiel.

Le 23 juin, le 3ème bataillon marchant sur Génicourt est signalé par les ballons ennemis et pris par le feu de l'artillerie. Grâce aux dispositions prises et à l'ordre qui ne cesse de régner dans la colonne, ce bombardement ne cause heureusement aucune perte.

Les trois bataillons occupent successivement diverses positions dans la ligne de soutien. A partir du 12 juillet les bataillons ont mission de tenir : les ouvrages de la côte 317 et de la côte 294, les positions en avant des villages de Dompervin, Marcaulieù et du bois de Barmont, le bois de Selouze-Mélèze.

Les travaux d'organisation sont activement poussés dans chacune de ces positions. Le 29 août le Régiment est relevé.



La Champagne (1er septembre 1915 - 31 mai 1916).


Après deux jours de repos dans la région d'Epernay, le 97ème R. 1. T. était embarqué le 3 septembre en auto-camions et transporté à Suippes. Les trois bataillons participent avec les troupes d'activé à la préparation de l'attaque. Places d'armes, boyaux d'accès et d'évacuation, abris et parallèles de départ furent créés ou mis en état de jour et de nuit, sans trêve ni relâche, sous le feu incessant de l'ennemi.

Le 25 septembre l'attaque est déclanchée, deux compagnies partent avec les vagues d'assaut, elles ont pour mission de nettoyer les premières tranchées allemandes, de les retourner et de les occuper. Les autres compagnies du Régiment ont des tâches analogues, tandis que les unes ravitaillent la première ligne en eau, munitions et matériel de toutes sortes, les autres sont chargées de relier la première parallèle française aux organisations allemandes qui viennent d'être enlevées, d'autres enfin aident à l'évacuation des blessés, ensevelissent les morts ou escortent les prisonniers.

Du 25 au 30 septembre l'attaque se poursuit et les compagnies continuent à s'employer avec zèle. Le 1er octobre l'action principale étant considérée comme terminée, le régiment est remis à la disposition du 6ème C. A., mais pendant un mois encore il reste sur place et jusqu'au 10 novembre continue à travailler sans trêve pour le compte des divisions qui se succèdent dans le secteur, au nettoyage du champ de bataille et à l'aménagement des positions conquises.

A partir du 10 novembre la réaction de l'ennemi s'atténua et le Régiment, tout en organisant la position de soutien, put travailler à l'aménagement des cantonnements du bois Sabot, du bois de l'Obus et de Suippes, où ses trois bataillons devaient alternativement se relever jusqu'au 1er juin.

Relevé le 1er juin, le Régiment gagna par étapes la région de Pogny-sur-Marne où un repos de 15 jours lui fut accordé.



Verdun (15 juin 1916 - 28 août 1916).


Le 15 juin, le 97ème R. I. T. arrivait à Verdun et cantonnait au Faubourg Pavé. Dès le lendemain il était employé au ravitaillement en matériel et munitions des unités engagées et le 18 il se portait au ravin de la Caillette, à Fleury, au fort de Souville et au ravin de la Mort pour organiser en toute hâte une ligne de défense.

Les travaux furent accomplis sous un bombardement presque ininterrompu et le Régiment subit de lourdes pertes notamment dans la nuit du 22 au 23 où ses bataillons furent pris sous un tir extrêmement nourri d'obus asphyxiants.

Les deux compagnies de mitrailleuses qui, depuis le 16, avaient renforcé la ligne avancée et défendaient pied à pied le terrain avec les unités actives, furent particulièrement éprouvées lors de cette attaque par les gaz.

Le 23 les régiments engagés, épuisés par plusieurs jours de lutte acharnée, ne purent enrayer la nouvelle ruée de l'ennemi qui continuait à progresser.

Des trous individuels sont creusés, puis réunis en petits éléments de tranchées et du 23 au 29 le Régiment conserve intégralement ses positions malgré un feu infernal d'obus de gros calibre. Les 29 et 30 juin, les bataillons sont relevés tandis que le 3ème bataillon est maintenu jusqu'au 2 juillet sur ses emplacements.

Depuis le 15 juin le Régiment avait perdu 467 hommes et 13 officiers dont un chef de bataillon.

Le Régiment fut regroupé au Faubourg Pavé, mais en raison des lourdes pertes subies, un des bataillons, le 3ème, fut dissout et le Régiment resta formé à deux bataillons de quatre compagnies et de deux compagnies de mitrailleuses.

Le rôle du 97ème, à Verdun, n'était pas encore terminé, le 7 il fut mis à la disposition du Général commandant le secteur de Souville pour occuper la côte 263 et la côte 337, au nord de la caserne Marceau. Ces positions furent soumises à un bombardement des plus violents, mais là comme au cours des combats précédents, les braves du 9ème tinrent stoïquement et la ligne fut maintenue intégralement du 7 au 15 juillet.

Relevé dans la nuit du 14 au 15 le Régiment fut reporté en arrière dans la région de Belrupt, Vandauville et Landrecourt où, sans désemparer, il fut employé, toujours sous le feu, à l'aménagement des cheminements d'accès vers le tunnel de Tavannes.

Le 27 août, enlevé en camions-autos, il va se reformer à Saint-Aignan et la Chapelle Montholon près de Dormans où il reste au repos jusqu'au 8 septembre.

Cette période lui avait coûté cher ; il avait perdu 1 colonel, 2 chefs de bataillon, 11 officiers et 580 hommes de troupe.



François PETIGNAUD passe au 298ème Régiment d'Infanterie le 4 septembre 1916.



Le 2 septembre, le régiment cantonne à Dannemarie, Traubach-le-Bas, Lutran où il participe aux travaux de la deuxième position et de la position intermédiaire des secteurs nord et sud.

Le 10 septembre, le régiment quitte ses cantonnements, embarque le 12 à Montreux Vieux et débarque le 13 à Dounous (10 kilomètres au sud d’Epinal). Il cantonne à Uriménil, Hadol-le-Haut et remis à l’entraînement pendant une période de 13 jours. Le 29 septembre, il embarque à Dounoux pour aller reprendre sa place à l’armée de Verdun.



Préparation de l'offensive du 24 octobre 1916.

Fort de Vaux - 2 novembre 1916.


Débarqué le 2 octobre à Dugny, le régiment occupe le 3 octobre, le secteur de Regnetois. La disposition du régiment est la suivante : deux bataillons en première ligne (tranchées Christophe et tranchée Haie-Renard), un bataillon en réserve au tunnel de Tavannes. Le régiment est employé à la construction de parallèles d’attaque. L’ennemi réagit par des tirs d’intensité croissante de son artillerie lourde.

Le 21 octobre, nos tranchées de la Haie-Renard sont soumises à un violent bombardement qui nous cause des pertes sérieuses. Le 23 Octobre, un violent bombardement sur le même point nous met quarante hommes hors de combat. Dans la nuit du 23 au 24, le régiment qui a eu la tache ingrate de préparer le succès cède la place aux troupes d’attaque qui vont enlever le fort de Douaumont. Le régiment cantonne à Haudainville.

En présence des résultats de l’offensive du 24 octobre, le commandement décide l’attaque du fort de Vaux et le 298ème a l’honneur d’être désigné pour cette opération. Les quelques jours nécessaires au réglage de nombreuses pièces d’artillerie qui devaient préparer le terrain, furent employés par les unités du régiment à étudier et répéter le rôle qu’elles devaient jouer dans l’action.

A 2h45, le fort est entièrement occupé par la 21ème compagnie. Le lendemain 3, le régiment quitte Haudainville et prend possession du terrain conquis.



Zone de Rouvrois (25 novembre 1916- 31 mars 1917).


Après un court repos le régiment qui est transporté en camions près de Rattentout, et de ce point gagne Rouvrois où il relève le 25 novembre le 28ème R.I. Le régiment tout entier est en ligne.

A part quelques rafales d’artillerie sur le village de Rouvrois le secteur reste calme jusqu’au mois de février. Le 4 février, vers 4 heures, une patrouille ennemie vêtue de blanc exécute un coup de main sur la tranchée « Le tumulus » du quartier Violette. Grâce à son déguisement et à l’épaisse couche de neige, cette patrouille réussit à s’approcher de nos tranchées sans éveiller de soupçons et nous capture quelques hommes après un vif combat.

Du 7 au 12 février, l’artillerie allemande tire très systématiquement sur le quartier Marie-Louise, le 13, le bombardement devient intense et à 23 heures une forte reconnaissance ennemie se glissant entre le canal et la route de Saint-Mihiel réussit à pénétrer dans nos tranchées, quelques hommes disparaissent.

Le 13 mars, un groupe franc pénètre dans les lignes ennemies, attaque les abris à la grenade incendiaire, cause à l’ennemi des pertes sérieuses et ramène trois prisonniers dans nos lignes. Les 15, 16 et 17 mars, l’artillerie allemande bombarde violemment le sous-quartier Yvonne. Trois groupes de 40 à 50 hommes chacun pénètrent dans nos tranchées où il se livre à un violent corps à corps. Grâce à sa supériorité numérique, l’ennemi parvient à nous enlever 20 hommes dont plusieurs blessés. L’ennemi en se retirant emporte ses morts et ses blessés, toutefois, nous gardons entre nos mains deux prisonniers et trois tués.

Dans la nuit du 26 au 27 mars, un groupe de volontaires reçoit mission d’enlever par surprise le poste avancé du moulin de Relaincourt. Le coup de main échoue. Le 30 mars, le régiment relevé quitte la zone de Rouvrois.



De Rouvrois au Mort Homme par les Vosges (1er avril 1917 - 29 juin 1917).


Par étapes successives, le régiment gagne le camp d’Arches le 12 avril il cantonne à Hadol, Sénade, Géroménil, Raon, Basse et Raon-au-Bois. Apres une période de manœuvres et d’instruction qui prend fin le 27 avril, le régiment gagne Raon-l’Étape par Lépange, Bruyères et St Rémy.

Le 15 mai il occupe St Dié, Laveline, Robache et Lajus. Le 3 juin le régiment relève le 305ème R.I. dans le secteur de Laveline : un bataillon dans le sous-secteur Croix-le-Prêtre, un bataillon dans le sous-secteur Croix-Charpentier, un bataillon dans le sous-secteur Goutte-Morel.

Le 17 juin, le régiment relevé est cantonné à Corcieux où il embarque le 24 à destination de Longueville. Du 25 au 28 le régiment cantonne à Seigneulles, le 28 au soir il est enlevé en camions et débarque au circuit de Nixéville d’où il gagne Germonville et les bois Bourrus.



Verdun - Mort Homme (29 juin 1917 -11 août 1917).


A partir du 2 juillet, le régiment s'installe dans le secteur du Mort-Homme.

L’opération est confiée à la 21ème Compagnie qui, le 7 juillet à 23h00 s’empare de l’ouvrage après un vif combat à la grenade. L’ennemi riposte aussitôt par deux contre-attaques qui échouent. Le 8 juillet, l’ennemi attaque de nouveau, réussit à réoccuper l’ouvrage mais est aussitôt refoulé. L’ouvrage reste définitivement en notre possession.

Le 23 juillet, le régiment occupe les abris du Bois-Bourru et du Bois-Bouchet. Les nuits sont employées à l’exécution des travaux d’organisation offensive, l’ennemi, inquiet cherche de son coté à retarder nos travaux par des tirs de harcèlement.

Le 14 août, le régiment est enlevé en camions et part au repos, dans la région de Montier-en-Der, laissant la place aux troupes d’attaque qui le 20 août vont enlever les positions de 304, du Mort-Hommes, de la cote du Tallon et de la cote 344.



Zone de Bonchamp et des Epargnes (2 octobre 1917 - 8 novembre 1917).


Le 2 octobre, le régiment est enlevé en camions et transporté à Somme-Dieu. Le secteur est calme, le régiment se livre à des travaux d’entretien et d’organisation. Chaque nuit des patrouilles de liaison et d’embuscade parcourent le terrain neutre très étendu dans cette zone.

Dans la nuit du 15 au 16 octobre, une quarantaine d’hommes tentent un coup de main sur la position ennemie à l’intersection de la voie ferrée et de la route de Metz. Reçu à coup de grenades et de mitrailleuses, le groupe doit rentrer dans nos lignes sans avoir réussi.

Le 25 octobre, le 298ème cantonne à Sommedieu, camp Bonchamp, camp Masse. Le repos n’est troublé que par les visites nocturnes des avions ennemis. Le 3 novembre, le régiment s'installe dans la zone des Epargnes. Le 8 novembre, il est relevé et transporté en camions à Louppy-le-Petit et Génicourt-sous-Condé où il cantonne jusqu’au 1er décembre.



Verdun Cote 344 (2 décembre 1917- 19 janvier 1918).


Du 30 novembre au 2 décembre les bataillons sont enlevés en camions et débarquent au circuit de Glorieux. Le régiment doit occuper la cote 344, il a pour mission d’effectuer l’organisation défensive du terrain conquis. La relève commence dans la nuit du 2 au 3.

Le travail d’organisation commence aussitôt et se poursuit sans répit. La dévastation du terrain est effroyable, l’ancienne première ligne a été complètement bouleversée par notre artillerie lourde, il n’existe plus aucun abri. Il faut donc tout créer et ceci sous le bombardement de l’ennemi qui gene l’œuvre de reconstitution.

La rigueur de l’hiver augmente encore les souffrances physiques des hommes, le ravitaillement se fait souvent au prix de grandes difficultés, l’ennemi bombardant toutes les nuit le ravin de Vaudoine qu’il empoisonne par ses obus toxiques. Nombreux sont les cas de gelures aux pieds. Afin d’adoucir la situation des troupes en première ligne le mode d’occupation du secteur change à partir du 11 décembre : un seul bataillon est en première ligne, un second en réserve, au ravin de Vaudoine, un dernier à Verdun, les trois bataillons permutent tous les sept jours.

Dans la nuit du 7 au 8 janvier, le régiment va cantonner dans les abris de la cote du Poivre. Dans les nuits du 9 au 10 et 11 au 12, le régiment monte dans le secteur Afrique.

Les 18 et 19 janvier, le régiment est relevé, les bataillons embarquent les 19 et 20 à la gare de Dugny et vont cantonner à Louppy-le-Petit et Génicourt-sous-Condé.



La Harazée - La Fille Morte (20 février 1918- 21 juin 1918).


Apres quelques jours de repos le régiment est enlevé en camions et débarquent aux Sénades, pour exécution des travaux sur la position intermédiaire et la deuxième position. Le 298ème relève ensuite à partir du 20 février le 39ème R.I. dans le sous-secteur Biesme: un bataillon, quartier Marie-Thérèse, un bataillon, quartier La Tour-d’Auvergne, un bataillon, camp de la Croix-Gentin et au Rondechamp. Le régiment y exécute des travaux d’entretien et d’organisation défensive.

Dans les nuits du 4 au 5 avril et du 5 au 6 le régiment s'installe dans le soussecteur Argonne-Est (La Fille-Morte à L’Aire). Le 6 avril, vers 14h00, l’ennemi bombarde violemment le quartier de la Fille-Morte par obus explosifs et toxiques. Le lendemain, vers 7h00, l’ennemi déclenche un violent tirs d’obus et de torpilles sur le même point, particulièrement sur la Compagnie de gauche. Apres une heure de préparation, l’ennemi tente sans succès un coup de main sur nos postes avancés. Vers 18h00, l’ennemi recommence le bombardement sur le même point et tente encore, sans succès, d’enlever nos petits postes.

Le 12 avril quelques patrouilleurs surprennent une patrouille allemande qui est mise en fuite, un prisonnier reste entre nos mains. Dans la nuit du 27 au 28 avril, le groupe d’éclaireurs volontaires exécute un coup de main par surprise et fait trois prisonniers. Dans la nuit du 15 au 16 juin, le même groupe surprend une patrouille ennemie et fait encore trois prisonniers.

Le 21 juin, le régiment relevé cantonne dans la région des Sénades. Le 1er juillet il va cantonner à Sivry-sur-Ante et environs. Dans la nuit du 4 au 5 juillet, le régiment se porte à la Neuville-au-Pont et Moiremont, où il participe activement aux travaux d’organisation de la deuxième position.

Dans la nuit du 14 au 15 l’ennemi déclenche l’offensive attendue sur tout le front de Champagne de chaque coté de Reims. Le régiment est porté en réserve à Somme-Bionne où il séjourne le 15 et le 16, prêt à marcher au premier signal.

L’ennemi ayant été maintenu sur tout le front, le régiment devient disponible et va prendre part à la contre-offensive qui rejettera définitivement l’ennemi hors de France.



Offensive du 18 juillet 1918 de Latilly au Bois de Saponay (20 juillet - 3 août 1918).


Embarqué en camions autos à Somme-Bionne le 16, à minuit, le 298ème débarque à Mareuil-sur-Ourcq dans la nuit du 17 au 18 juillet. Il est dirigé la 18, à 2h00, à l’est de La Ferté-Milon, derrière les troupes d’attaque dont il suit la progression les 18 et 19 juillet.

Le 20 juillet, il reçoit, vers 19h00, l’ordre de se porter le plus tôt possible à Latilly et sur le ruisseau de Wadon, en vue de continuer la progression. Le 21 juillet, apres une marche d’approche de nuit, gênée par les tirs de harcèlement de l’ennemi sur les bois de Latilly et les abords de la route Neuilly-Latilly, le régiment est placé le 21, à 3h00 en première ligne.

Une compagnie de chars d’assaut doit appuyer l’attaque qui devra s’exécuter derrière un barrage roulant d’artillerie déclenché des que le régiment aura rendu compte par T.S.F. qu’il est prêt. Malheureusement aucun des messages transmis ne parvient à l’arrière. A 4h10, aucun tir d’artillerie ne s’étant déclenché le 5ème bataillon se porte immédiatement à l’attaque avec une section de chars d’assaut.

A peine la première ligne de tirailleurs a-t-elle dépassé la crête est de Latilly, qu’elle est accueillie par des feux violents de mitrailleuses. Pour réduire ces nids de mitrailleuses le Chef de Bataillon fait avancer ses chars d’assaut et les appuie de la façon suivante : une compagnie se porte par infiltration sur la ferme Vareille que l’ennemi abandonne, laissant deux mitrailleuses entre nos mains, à droite une compagnie s’infiltre sur la ferme du Triange qu’elle enlève ainsi que la croupe à l’est jusqu’au chemin de terre allant de Bonnes à la Croix, de là les hommes aperçoivent une batterie de 77 se repliant à travers les boqueteaux de la vallée du Villon, ils réussissent à abattre les attelages de la dernière pièce qui reste entre nos mains. La progression continue malgré une très forte résistance rencontrée aux lisières du bois de la vallée du Villon.

Ces lisières sont occupées par des mitrailleuses et l’artillerie ennemie fait barrage dans tout le ravin et sur la croupe ouest. Notre artillerie d’autre part, n’a pu encore entrer en action. Deux compagnies prennent à leur tour la lisière du bois sous un feu violent de mitrailleuses et de F.M. et, avec l’appui des tanks, réussissent à s’emparer à 11h00 du bois nord-ouest de la ferme Grisolles. A 13h00 la première ligne de tirailleurs a atteint ses objectifs : abords de la route de Grisolles, La Croix.

Attaque du 4ème Bataillon.

Des qu’il reçoit l’ordre d’avancer, sans accompagnement d’artillerie ni de tanks, qui n’ont pu le rejoindre à travers le terrain marécageux du Ru du Wadon, le 4ème bataillon se porte à l’attaque. Il est 4h30. A peine aborde-t-il le plateau entre la Croix et le ruisseau qu’il est accueilli par des feux de mitrailleuses. La première ligne s’élance à la baïonnette, enlève une douzaine de mitrailleuses et capture un officier et vingt hommes. Sur tout le front du bataillon l’ennemi lache pied et disparaît, non sans pertes, dans la vallée du Villon, protégé par un violent barrage sur la crête militaire ouest du ravin. Dans le plus magnifique élan le bataillon malgré ses pertes, dévale à toute allure les pentes et aborde l’ennemi.

La 13ème compagnie, à gauche, est prise sous des feux d’écharpes partant d’un boqueteau près de la Croix. La compagnie pousse ensuite jusqu’à la route La Croix ferme du Triange et s’arrête quelques minutes. Il est environ 5h30. La progression continue rapidement. La compagnie aborde la lisière sud du parc du château de Montigny, tournant par le nord du bois du Mesnil.

Vers 13h00, après un très violent bombardement, l’ennemi déclenche une contre attaque sur le bois et réussit à refouler les défenseurs. La lutte se poursuit toute la journée très vive, avec des alternatives diverses. A un moment, vers 17h00, l’ennemi parvient même à la lisière ouest du bois, mais à la nuit après un tir de notre artillerie la situation est complètement rétablie et le 4ème bataillon est définitivement maître du bois du Mesnil.

Pendant la nuit l’ennemi exécute des tirs violents de harcèlement à obus explosifs et toxiques sur nos positions et sur la vallée du Villon.

Pertes de la journée : 29 tués, 187 blessés. Prisonniers capturés : 1 officier, 53 soldats. Prises : Un canon de 77, 22 mitrailleuses et des dépôts de munitions très importants dans le bois de la vallée du Villon.

Le 22 juillet l’attaque continue dans la direction de Coincy.

Attaque du 5ème Bataillon.

Le 5ème bataillon franchit à 3h45 sa ligne de départ. Objectif : Coincy. Dès le départ, la réaction de l’ennemi se montre très violente aussi bien par son artillerie que par ses mitrailleuses et les compagnies doivent stopper devant le bois à l’ouest de la route RocourtBregny.

Le bataillon va employer toute la journée à faire tomber ces résistances par une lutte continue et ce n’est qu’à 18h30 que la 17ème compagnie réussit à pénétrer dans Rocourt. Elle occupe la route Rocourt, Breny, depuis la partie nord de Rocourt jusqu’au gré sur la rue Garnier.

La 18ème compagnie profitant d’une concentration d’artillerie sur la butte de Marmont, y pénètre résolument et s’empare de six mitrailleuses. Elle poursuit ensuite son mouvement vers le bois de la Pelle-à-Four qu’elle enlève en prenant quatorze mitrailleuses.

Attaque du 6ème et 4ème bataillons.

Le 6ème bataillon chargé de l’attaque du bois de la Haie s’est formé pour 3h45 entre le bois du Mesnil et le bois nord-ouest de la ferme de Grissoles. Le plateau qu’il doit traverser est violemment battu par l’artillerie et les mitrailleuses ennemies. Aussi malgré l’élan des troupes, la première attaque est arrêtée net aussitôt après avoir franchi la crête et avoir subi de fortes pertes.

Le Colonel prescrit alors au 4ème bataillon d’appuyer l’attaque du 6ème en débordant le bois de la Haie par le nord en passant par le parc du château de Montigny. Le bataillon se forme à l’attaque à l’abri des vues de l’ouest de la crête au sud du château. Pendant que ses mitrailleuses criblent de balles l’objectif le bataillon franchit la crête d’un bond, par surprise, et s’élance baïonnette au canon dans le bois qu’il aborde par le nord. Les mitrailleuses ennemies n’ont pas le temps de se mettre en action et le barrage d’artillerie, très violent, ne se déclenche qu’après le passage du bataillon. Le nettoyage de la partie nord du bois est vivement mené.

L’attaque du 4ème bataillon permet au 6ème d’attaquer à son tour. A 10h30, la 22ème compagnie aborde la lisière ouest du bois. A 11h00, le bois de la Haie est complètement occupé, à partir de ce moment l’artillerie ennemie exécute des tirs de concentration violents sur le bois de la haie, le bois de la Pelle-àFour et le bois de la Butte-de-Marmont.

Pertes de la journée : 42 tués, 218 blessés. Prisonniers capturés : Un officier, 48 hommes. Prises : Une trentaine de mitrailleuses.

Les 23 et 24 juillet le régiment est en soutien sur la cote 141, les journées se passent à organiser le terrain sous le bombardement de l’ennemi. Le 24 juillet à 18h00s, le régiment reçoit l’ordre de poursuivre l’ennemi dans la direction de Fère-en-Tardenois.

Pertes des 23 et 24 : 15 tués, et 76 blessés.

Le 25 juillet le régiment s’est porté dans la nuit à la hauteur de la cote 200 à l’est de Coincy. L’ordre est donné de reprendre la progression dans la direction de Villeneuve-sur-Fère.

Attaque du 4ème Bataillon.

A 7h00, le 4ème bataillon se porte en avant, progressant par petites colonnes de section à travers les taillis très épais du bois de la Tournelle. A 10h00, il atteint le carrefour des chemins au nord de la cote 200. La droite du bataillon doit alors s’arrêter sous les feux très violents des mitrailleuses, le centre peut continuer jusqu’à ce qu’il soit arrêté par des nids de mitrailleuses.

Attaque du 6ème Bataillon.

A peine parti, le bataillon est arrêté par des feux de mitrailleuses partant de l’intérieur du bois. Le Colonel qui s’est porté à la hauteur de la première ligne, prescrit au commandant du bataillon de pousser résolument jusqu’à la lisière est du bois. Le bataillon se porte rapidement en avant, se heurte à des nids de mitrailleuses qu’il surprend par la rapidité de son mouvement, tue un grand nombre d’ennemis et capture leur chef.

A 10 heures, le bataillon atteint la lisière nord-est du bois des Vendières, s’emparant de nombreuses mitrailleuses et de deux batteries de 77 en position dans la région, dont les servants et attelages sont abattus à coup de fusil.

Dans la nuit, l’ennemi contre-attaque violemment et parvient jusqu’à la lisière, des corps à corps s’engagent, l’ennemi est repoussé laissant de nombreux cadavres sur le terrain.

Pertes de la journée : 8 tués, 38 blessés, 3 disparus. Prisonniers faits : Un officier, 11 hommes. Prises : Une trentaine de mitrailleuses, 8 pièces de 77 et de nombreux dépôts de munitions.


Le 26 juillet le 6ème bataillon organise le terrain conquis sous le feu de l’artillerie et des mitrailleuses ennemies. Le 4ème bataillon fait plusieurs tentatives pour se porter à la hauteur du 6ème, mais il ne peut gagner que quelques centaines de mètres. La liaison est assurée par un mouvement constant de patrouilles.

Le 27 juillet, l’ennemi se replie devant le 4ème bataillon qui envoie immédiatement une patrouille sur Villeuneuve-sur-Fère. A 18 heures, les deux bataillons occupent Villeuneuvesur-Fère et le 5ème bataillon, avant-garde, est poussé jusqu’à la ferme Combernont.

Pertes des 26 et 27 juillet : 17 tués, 49 blessés.

Le 28 juillet, le 5ème bataillon pousse ses avant-postes jusqu’à l’Ourcq. Dès 8h00, la compagnie occupe la ferme Parchy et la ferme Ronnequin. L’artillerie ennemie réagit violemment par obus explosifs et toxiques sur la ferme Combermont et les bois environnants ainsi que sur Villeuneuve-sur-Fère.

Le 29 juillet, le 5ème bataillon se porte tout entier par infiltration, au nord de l’Ourcq. Toutes les tentatives faites par le bataillon pour progresser sur la croupe entre Saponay et le bois de Saponay sont arrêtées net par des feux de mitrailleuses d’une violence extraordinaire. Les unités de droite et de gauche ne peuvent également faire aucun progrès. La journée du 30 juillet est marquée par de nouvelles tentatives infructueuses sur Saponay et la station de Fère-en-Tardenois. Malgré leur extrême fatigue, les compagnies du 298ème appuient toutes les tentatives de leurs voisins dont elles couvrent les flancs par leurs mitrailleuses entre l’ancien moulin du Corbeau et le moulin Ronnequin.

Du 31 juillet et 1er août le 6ème bataillon relève, dans la nuit du 30 au 31 juillet sur la rive droite de l’Ourcq, le 5ème bataillon qui, très fatigué, se rend au bivouac du Bois de Vendières. La relève se fait sous un violent bombardement qui cause de nouvelles pertes au 5ème bataillon.

L’ennemi réagit violemment de jour et de nuit par son artillerie et ses mitrailleuses.

Pertes du 28 au 1er août : 12 tués, 79 blessés.

Du 1er au 2 août, l’artillerie ennemie se montre moins active. A 4h00, les mitrailleuses ennemies tirent encore, puis c’est le calme. Une patrouille arrive vers 7h00 à la lisière sud du bois de Saponay et la trouve inoccupée. A ce moment arrive l’ordre de poursuivre dans la direction de Vaux. Le 6ème bataillon est aussitôt dirigé sur le bois de Saponay, le 4ème bataillon marche à droite du 6ème, le 5ème suit le 4ème en réserve de régiment.

Malgré l’extrême fatigue des hommes qui, depuis le 20 juillet n’ont cessé de combattre, le bataillon réduit à 160 combattants environ se porte résolument en avant. A 11h00, les patrouilles du 4ème bataillon occupent la ferme de Vaux. Elles poussent même au delà du village et prennent sur la route de Loupeigne une pièce de 77 abandonnée.

La mission du 298ème en première ligne est terminée. Prises de la journée : 4 canons de 75, un canon de 77, 4 mitrailleuses.

Le 3 août, le régiment se replie dans la région de Ferme-Belle-Fontaine, Trugny, Saponay, Ferme Pouchy. Le 4 août, il est rassemblé à Coincy. Le 7 août, par suite de nécessité de réorganisation générale la 63ème D.I. est dissoute. Le 8 août, le régiment quitte Coincy et se dirige par étapes à Meilleray où il arrive le 10 pour rester au repos jusqu’au 30 août.



Basse - Forêt de Coucy (6 septembre - 13 septembre 1918).


Le 30 août, le régiment reconstitué quitte Meilleray. Il cantonne successivement à Sablonières, Luzancy, Lizy-sur-Ourcq . Le 5 septembre, le régiment est à Camela, Le Fresne.

Le régiment monte au front, dans la nuit du 6 au 7. La relève est gênée par les avions ennemis, elle est à peine terminée que les éléments de première ligne sont soumis pendant cinq heures à un bombardement extrêmement dense d’obus toxiques. Il en résulte des pertes très élevées : 10 officiers et près de 400 homme sont intoxiqués.

Dans la nuit du 12 au 13, le régiment relevé part en camions cantonner dans la région de Rouvres. Le 6 octobre, le régiment embarque à Longpont, débarque dans la nuit du 7 au 8 à Arnecke et va cantonner à Ecke.



Belgique - sur la Lys (18 octobre _ 11 novembre 1918).


Le 12 octobre le régiment quitte Ecke pour Abeele, le 14 il occupe les abris de la route Vlamertinge, Elverdinghe, de la route Ypres- Elverdinghe et le château des Trois-Tours.

Le 16, le régiment quitte la zone Brielen pour se porter dans la région de Pilken et le lendemain il se trouve en réserve de D.I., dans la zone Overdeeve, Maaneghen.

Le 18 octobre, à 6h00, le 298ème reçoit l’ordre de se porter en avant par Steendam, Marialoop, Ginste. Il forme l’avant-garde de la D.I.

Le 6ème bataillon, avant-garde du régiment se met en marche vers 7h00. La 21ème compagnie s’avançant vers Steendam prend contact avec l’ennemi au moulin de Bostrecht et refoule ses patrouilles à l’est de la route de Thielt à Maulebècke, et parvient, malgré le tir des mitrailleuses, à progresser jusqu’aux maisons à 1.200 mètres à l’ouest de Marialoop.

A sa droite, la 22ème compagnie progresse sur Vogelzang et réussit à pénétrer dans un groupe de maison. Un corps à corps s’engage, le groupe de maisons reste en notre possession. Vers 18h00, la compagnie atteint le chemin de Marialoop.

Une soixantaine d’allemands sortant du chemin de Marialoop à Thielt contre-attaquent à la baïonnette.

Dans la nuit du 18 au 19, deux reconnaissances réussissent à nettoyer le village de Marialoop. En possession de ce renseignement, l’ordre est donné de continuer la progression sur Ginste et Hugstsbert. Vers midi, le 6ème bataillon occupe la région à l’est de Stromken, à 15h00, la 22sup>ème compagnie atteint les bords de la Lys entre Ponthoek et la ferme au sud de Knock. Le contact a été pris avec l’ennemi vers le pont de Ham qui saute vers 18h00. Vers 16h30, une patrouille de la division de cavalerie arrive à Ponthoeck pour reconnaître les abords de la Lys.

Le 20 octobre le régiment doit s’efforcer de rétablir d’urgence le passage sur la Lys. Le 6ème bataillon reçoit, à midi, l’ordre de franchir la rivière et de s’emparer de Ham, une section du génie est mise à sa disposition. En attendant son arrivée, le bataillon effectue les reconnaissances préparatoires et choisit vers Ponthoeck, le point, où le premier élément traversera la Lys, sur radeau.

Le 21 octobre, à minuit, à la faveur d’un tir rapide d’aveuglement sur Ham, la section franchit la Lys sur deux radeaux. Malgré les feux de mitrailleuses, qui battent les rives plates de la rivière, elle se porte rapidement sur Ham dont elle s’empare. Une passerelle de radeau permet de renforcer rapidement la garnison, à 3h45, Ham est occupé.

Ce n’est qu’à 15h30 que l’ennemi essaie de rejeter nos éléments dans la Lys, après un violent bombardement sur Ham, il contre-attaque, mais échoue sous nos feux d’infanterie et notre barrage d’artillerie.

Le 22 octobre à midi, le 4ème bataillon reçoit l’ordre d’attaquer Olsène que l’ennemi occupe fortement. L’opération est conduite sous la forme de quatre coups de main simultanés agissant par surprise après une courte présentation d’artillerie. Ces reconnaissances subissent de fortes pertes, mais malgré l’insuccès de l’attaque, elles permettent aux cadres de reconnaître le terrain et les défenses entre Ham et Olsène et faciliteront la préparation et l’exécution de l’attaque du 23 octobre.

Le 23 octobre le régiment doit renouveler son attaque et s’emparer de Plaatse et d’Olsène, puis de Driès et de la voie ferrée. A 17h15, la première vague du 4ème bataillon s’élance à l’attaque.

La 4ème section de la 15ème compagnie très habilement commandée, progresse par infiltration et capture les défenseurs d’un boqueteau puis continue sa progression vers le carrefour de la route de Courtrai.

La compagnie arrêtée d’abord devant les premières maisons du village, parvient à de rendre maîtresse de la résistance ennemie. Le reste de la compagnie procède au nettoyage très long et très compliqué par suite de la présence de civils dans les caves. Olsène est alors complètement débordé par le sud, mais les lisières nord et ouest tiennent toujours.

La 14ème compagnie subit des pertes sérieuses dès le début de l’attaque, sa première ligne s’arrête. Par infiltration, la section Pourchasse parvient à déborder le village dans lequel elle entre par les lisières nord, elle engage le combat corps à corps avec l’ennemi et fait 20 prisonniers.

A minuit, la 15ème compagnie atteint le château d’Olsène et le nettoie.

Le 24 octobre le 4ème bataillon reçoit l’ordre de continuer la progression. A 5h00 l’attaque se déclenche. Le mouvement de la 15ème compagnie est immédiatement arrêté par des feux venant du village de Driès et de la voie ferrée. Avec l’aide de l’artillerie, la progression reprend, très lente et très difficile, en raison du tir de mitrailleuses de la voie ferrée, en fin de journée, nous occupons Driès.

Une attaque d’ensemble est prescrite pour le 25, à 9h00. Le régiment y participe avec deux bataillons en premières lignes. Apres un tir de préparation de quinze minutes, nos troupes se portent à l’attaque. Malheureusement, l’ennemi déclenche un tir violent de barrage dès 8h50 et arrête presque toute notre première ligne et le régiment voisin au nord. A notre gauche seulement la 18ème compagnie a pu franchir avant le barrage la zone qui la sépare de son objectif, elle pénètre dans le groupe de maisons est du château qui est fortement occupé. De 9h00 à midi, une lutte de corps à corps s’y livre et les défenseurs sont tués ou prisonniers. La compagnie progresse et occupe la voie ferrée sur un front d’environ cent cinquante mètres.

Le 26 octobre, l’ennemi bombarde violemment le secteur du régiment qui se réorganise et met le terrain en état de défense. Dans la nuit du 26 au 27 octobre, le 6ème bataillon parvient à s’emparer, par infiltration, de deux fermes aux abords de la station.

Dans la nuit du 27 au 28, bien qu’une attaque générale soit prescrite pour la matinée du 28, les 5ème et 6ème bataillons exécutent, à 5h00, une opération qui nous donne sans un coup de canon, la possession de la voie ferrée sur tout le front du régiment.

Le 28 octobre une fois cet objectif atteint, des reconnaissances se portent à l’est de la voie ferrée, elles signalent l’ennemi dans un bois à 200 mètres à l’est de la voie ferrée et le coude de la route Cruyshautem. Des tirs d’artillerie effectués sur ces deux points permettent à nos patrouilles de pénétrer dans le bois. A la nuit, le 5ème bataillon a progressé à 400 mètres à l’est de la voie ferrée.

les 29 et 30 octobre, les 4ème et 5ème bataillon continuent d’une façon très active leurs reconnaissances sur tout le front du régiment. Ils parviennent à refouler les petits postes ennemis jusqu’à 1200 mètres à l’est de la voie ferrée dans la direction de la ferme Pooterwalle.

Le 30, au soir, ils ont déterminé d’une façon certaine la ligne d’ennemie que les américains attaqueront le lendemain en faisant plus de 200 prisonniers dans le secteur du régiment.

Dans la nuit du 30 au 31 le régiment est relevé et va cantonner aux abords du carrefour de Ginste. Au cours des opérations du 18 au 31 octobre, le régiment a subit les pertes suivantes : 66 tués, 213 blessés et 41 intoxiqués. Il a fait plus de 100 prisonniers et pris une vingtaine de mitrailleuses.





François PETIGNAUD est admis à la réforme le 30 octobre 1918.

François PETIGNAUD décèdera le 13 février 1919 à l'hôpital n°38 à Sainte Feyre (Creuse).

Son décès est concécutif à une tuberculose pulmonaire.